La CGT Canon

SOYEZ FLEX...
...épisode 2

Vous le savez, les crises sanitaire et économique ont bouleversé nos modes de travail et impacté les relations sociales entre les collaborateurs de CANON France. Lors de sa communication mensuelle de février, la CGT CANON France a d’ailleurs consacré un article sur le « Flex-office », nouvel avatar issu de quelques esprits opportunistes qui considèrent le télétravail comme un effet d’aubaine.

Dans sa volonté de recréer du lien, réhumaniser les locaux, décloisonner et briser les silos de notre fonctionnement, la Direction a présenté aux élus son projet de réaménagement du siège (ORA) et sa vision très personnelle des impacts de ce projet sur les conditions de travail. Plus qu’une modification de l’aménagement des bureaux, il s’agit avant tout de remplacer le modèle d’organisation actuel avec des postes de travail fixes et attitrés par une organisation « sans bureau fixe » en mode « Flex-office ».

Alors que notre installation sur le site d’ORA date d’à peine 3 ans et demi, voilà que la Direction souhaite déjà se débarrasser d’un pan entier du siège via une sous location.

Afin de libérer la place, les salariés CFBS installés sur ORA déménageront à Tigery (91) dans le nouveau site de production Canon destiné à la dématérialisation, la classification automatique et au traitement des flux de documents physiques et numériques de ses clients, un centre accueillant déjà 200 personnes. Seuls une dizaine de collaborateurs CFBS resteront sur ORA, au 4è étage côté stade. Autant dire que ce déménagement, à une cinquantaine de kilomètres dans le sud de Paris, tombe comme un couperet sur nos collègues CFBS qui attendent des mesures d’accompagnement significatives de la part de leur direction (carburant, télétravail, compensations diverses et supplément de postes fixes à ORA si possible).

Pour résumer, c’est toute l’aile B (côté périphérique), qui va être consacrée à la sous-location. Les étages 1 et 2 de ce bâtiment étant déjà sous-loués, seuls les étages 3, 4, 5 et 6 seront concernés par le projet, le RIE restant en l’état. Mais, de l’aveu même de la Direction, la capacité à trouver un locataire sera compliquée eu égard à la généralisation du télétravail et aux offres de locaux commerciaux déjà existantes dans les environs. Il est également question de garder 6 bureaux pour 10 collaborateurs, de créer des salles de réunions supplémentaires, de créer davantage d’espaces de « Co-Working », de casser les grands espaces en les séparant avec des armoires, des paravents ou des vitrages. Les salariés concernés seront invités à ranger leurs affaires personnelles dans des casiers individuels situés aux extrémités des espaces de travail. Fini les caissons, place aux casiers !

Quelques services, comme Business Ops, ne seront pas ou peu impactés ; pour les autres, des pôles de même nature d’activité seront créés, ou conservés en l’état s’ils existent.

Par ailleurs, aucun système de réservation de place n’étant prévu, vous devrez planifier votre présence sur le site avec votre manager (qui a potentiellement autre chose à faire) pour avoir une chance de trouver un bureau les jours où vous serez au siège. Quid des salariés qui feront deux heures de transport pour venir à ORA et constater en arrivant qu’il n’y a plus de place où s’installer ?   L’histoire ne le dit pas !

Pour les élus du CSE, l’analyse est simple, seul le motif économique motive ce projet. CANON France souhaite réaliser des économies en réduisant les espaces de travail. Normal !   Après avoir dégraissé de manière drastique la masse salariale depuis 2014, désorganisé l’activité, créé des déserts administratifs et commerciaux en Région, provoqué un accroissement déraisonnable de la charge de travail pour beaucoup d’entre nous et déshumanisé l’organisation de l’activité, il ne restait plus qu’à s’attaquer aux locaux !

Vos élus voient ce projet d’un œil méfiant. S’agit-il, à terme, de réduire encore plus les espaces de travail ?   S’agit-il d’étendre les jours de télétravail ?   S’agit-il sérieusement de créer du lien avec des collègues?  S’agit-il de préparer un nouveau déménagement pour des locaux plus petits ?

Il est certain que ce projet aura des impacts non négligeables pour les salariés concernés. La question de l’organisation du travail, notamment pour la planification des jours de télétravail, de congés, de RTT va se poser et va poser de nouveaux problèmes. Vos élus n’ont pas du tout été rassurés par la promesse que les jours de télétravail ne seraient pas imposés par les managers, d’autant que, dans certains services, ces jours de télétravail sont déjà imposés. Par ailleurs, comme il fallait le craindre, la direction reconnaît que la gestion du planning de télétravail sur 3 semaines est déjà fastidieuse. Alors, comment planifier efficacement l’utilisation des locaux en mode Flex-office ?

Pour tenter de faire passer la pilule et minimiser les impacts sur les conditions de travail, la direction va mettre en place des ateliers et des espaces de discussion, bref une communication « tout azimut » censée effacer les craintes mais qui témoigne des risques de ce « énième » projet.

Les élus craignent que le Flex-office accentue encore la souffrance au travail et apporte davantage d’instabilité dans la vie des collaborateurs du Siège. Après toutes ces réorganisations, qui ont laissé tant de séquelles sur la santé et l’équilibre psychique des collaborateurs, est-il raisonnable d’embrayer sur un tel bouleversement ?

Reste une grande inconnue : la plus-value financière espérée par le projet de sous-location. La Direction se prétend incapable de donner le moindre chiffre !   Voilà un secret qui reste pour l’instant bien gardé. CANON France compte d’abord réaliser quelques économies de fonctionnement (énergie, eau, entretien, etc.) et espère trouver rapidement un sous-locataire pour récupérer les dépenses de loyer inhérentes au bâtiment B.

Bien entendu, vos élus CGT seront vigilants et vous tiendront informés de l’avancement du projet au fur et à mesure de son avancement.

Chères et chers collègues, nous l'avons entendu à plusieurs reprises lors des kick off, c’est le moment de faire preuve de résilience !